La crise du verglas, 25 ans plus tard | « C’est comme si une bombe avait explosé sur le parcours » - Jean Morin

Où vous trouviez-vous le 5 janvier 1998? Et lors des jours et des semaines suivantes? Dans l’ensemble du Québec, nous avions tous été jetés, sans avertissement, dans la grande noirceur. Il s’agissait de la crise du verglas, dont c'est le 25e anniversaire en ce moment.
Mario Brisebois | Au19e.ca
Collaboration spéciale
Fils tombés, pylônes tordus et festival de la génératrice, de même que du col roulé... à condition d'en trouver, la province en entier était en panne avec le réseau électrique à rebâtir !
Choc et opération camping
Pro et propriétaire du club Les Légendes, à Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, la région la plus durement happée et le plus longuement paralysée, Jean Morin se souvient très bien des évènements. Il nous raconte son aventure.
« Nous revenions de la Floride. Tous les bagages étaient restés dans le véhicule lorsque le verglas a commencé », dit-il au sujet du choc.
Comme la situation le commandait, il est vite passé à l'action.
« Après avoir trouvé un endroit sécurisé chez de la famille pour Carole [son épouse] et un lit à l'hôpital pour mon beau-père, en déficience pulmonaire, ce sont deux semaines et plus que Jason [son fils] et moi avons passé à la maison à faire du camping », se rappelle-t-il.
Alors que les arbres tombaient comme des quilles sur le parcours, c'était opération débrouillardise dans l'igloo.
« Nous avions installé des matelas dans le salon, en face du foyer au gaz, et accroché des draps dans les ouvertures pour garder la chaleur. Ça pouvait aller le jour avec le soleil, mais pas une fois la noirceur de retour. Que voulez-vous ? Avec 50 degrés et moins, on dormait habillés. On vivait également en cohabitation avec les plantes et le chat. On avait été bien avisés d'en prendre grand soin », poursuit Jean Morin, ex-président de la PGA du Québec.
Et pour s'alimenter?
« Un restaurateur de Saint-Jean possédait une génératrice et fouillez-moi comment, une partie du boulevard Taschereau [Longueuil-Greenfield Park] avait de l'électricité », précise-t-il.
Facture de 100 000$ et plus de nos jours
En plus de la végétation et du minou à prendre soin, Jean Morin gardait l'œil très attentif sur Les Légendes.
Comment c'était?
« Avec la glace, le parcours était devenu une patinoire de bout en bout », se rappelle-t-il.
« On aurait dit qu’une bombe atomique avait explosé avec tous les arbres tombés », continue-t-il.
Combien ?
« Avec le poids de quatre à cinq pouces d'épaisseur de glace, je dirais 300 et peut-être même plus? Ce que je sais très bien, toutefois, c’est qu'il y en avait partout et que le nettoyage aujourd'hui coûterait aisément dans les 100 000$ », termine Jean Morin.
Le golf peut se passer de dégâts de la sorte, une fois étant bien assez !