Blogue Michel Lacroix | Coupe Ryder : Bella Italia !

La 44e édition de la Coupe Ryder sera disputée en Italie. C’est le troisième pays du continent européen à présenter le prestigieux tournoi qui figure au nombre des spectacles sportifs les plus réputés de la planète, au même titre que les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde de Football ou le Super Bowl. On vous propose une mise en bouche de l’évènement. Au menu : visite guidée du golf dans la Bella Italia assaisonnée de moments marquants de l’évènement.
Michel Lacroix | Au19e.ca
Collaboration spéciale
Photo Getty
D’abord, la famille
Situé à une quinzaine de kilomètres du centre-ville de Rome, le Marco Simone Golf Club est la propriété du groupe Biagiotti. Laura Biagiotti, considérée comme l’ambassadrice par excellence de la mode italienne, s’est établie, de même que ses ateliers, dans les années 1980, à Guidonia Montecelio, à l’ombre du Château Marco Simone, un bâtiment datant du XIe siècle. L’ensemble du complexe s’étend dorénavant sur 350 acres et compte notamment 27 trous de golf. C’est Lavinia Biagiotti qui a succédé à sa mère et qui gère désormais l’entreprise reconnue mondialement.
Une vue du 14e trou au Club de golf Marco Simone (Getty)
Premier coup d’œil
Le parcours a été initialement dessiné par Jim Fazio et inauguré en 1989. La propriété offre des perspectives intéressantes grâce à des dénivellations importantes, une végétation luxuriante et plusieurs étangs. L’endroit permet également de découvrir les charmes de la campagne environnante, d’évoluer non loin d’un trésor historique grâce au château et même d’apercevoir, au loin, la coupole de la Basilique Saint-Pierre de Rome, ce qui pourrait s’avérer utile pour l’une ou l’autre des deux équipes en quête d’un miracle pour remporter la victoire.
Vue du 11e trou depuis l’arrière du vert. (Getty)
Transformations majeures
On a procédé à d’importantes modifications du tracé en vue de la présentation de la Coupe Ryder. Les rénovations menées par Tom Fazio (le fils de Jim) et le groupe European Design ont débuté en 2018 et ont été complétées en 2021. L’accent a été mis sur la deuxième portion du parcours où se jouera assurément l’issue des rencontres. Tel que mentionné, le tracé compte plusieurs dénivellations et les coups d’approche à l’aveuglette n’ont pas particulièrement plu aux professionnels qui y ont évolué.
Photo Getty
L’Italie fait sa place
On compte un peu plus de 300 parcours ou installations pouvant accueillir les golfeurs en Italie. On est loin des 2270 que compte l’Angleterre. Le golf en Italie, selon le DP Tour, est considéré comme le 16e passetemps au pays. Le but avoué de la tenue de l’évènement n’est pas d’augmenter le nombre de parcours de golf, mais plutôt le nombre de golfeurs, qui se chiffrait à près de 90 000 il y a quelques années. Ils souhaitent voir ce nombre grimper à plus de 127 000 d’ici 2028.
Jack Nicklaus félicite Tony Jacklin à la suite de sa victoire à ses dépens au compte de 3-et-4. (Getty)
Roulé concédé
Quelles sont les éditions qui ont le plus marqué l’histoire de la Coupe Ryder ? Cela dépend, bien sûr, du camp où l’on se trouve. En 1969, les Américains ont conservé la Coupe en raison d’un match nul. C’est cependant Jack Nicklaus qui a retenu l’attention en concédant un roulé très difficile de trois pieds à l’Anglais Tony Jacklin. Ce match s’est terminé à égalité et n’avait aucune incidence sur le résultat final. Ce geste est encore considéré comme la plus belle démonstration d’esprit sportif à ce jour, bien que critiqué par certains joueurs américains.
Les membres de l’équipe européenne. À partir de la gauche : Tony Jacklin, Sandy Lyle, Mark James, Ken Brown, Peter Oosterhuis, Nick Faldo, John Jacobs (capitaine), Michael King, Brian Barnes, Severiano Ballesteros, Antonio Garrido, Bernard Gallacher et Des Smyth. (Getty)
Bienvenue à l’Europe
1979 a marqué l’entrée en scène des joueurs du continent européen avec Seve Ballesteros et Antonio Garrido d’Espagne. C’est Jack Nicklaus qui a suggéré qu’on élargisse la sélection européenne pour la sauvegarde de la compétition, totalement dominée par les Américains. Ces derniers avaient gagné sans interruption au cours des 20 années précédentes. L’Europe a ensuite gagné, selon la nouvelle formule en 1985, mais cela a surtout signifié l’internationalisation du golf.
Les Américains célèbrent! (Getty)
La « Guerre du Rivage »
Tel est le nom donné à cette édition de 1991, qui s’est déroulée à Kiawah Island, en Caroline du Sud. Un esprit sportif plus que douteux de certains joueurs et des spectateurs américains a surtout retenu l’attention. Les États-Unis ont gagné après que Bernhard Langer, dans le dernier match en simple, eut raté un roulé de six pieds sur le dernier trou pour gagner son match et permettre à l’Europe de conserver le trophée.
Après le roulé dit « victorieux », Justin Leonard tente de rétablir le calme sur le vert. (Getty)
« La Bataille de Brookline »
1999 a représenté une édition des plus marquantes, remportée par les Américains. C’est un roulé de 45 pieds de Justin Leonard au 17e trou qui a semé la frénésie chez les joueurs et les spectateurs. Les golfeurs américains ont envahi la surface de jeu avant même que l’Espagnol Olazabal puisse effectuer son roulé. Bon nombre de critiques ont ensuite été formulées, certains qualifiant cette conclusion comme le début du hooliganisme au golf.
Darren Clarke salue la foule au terme de sa victoire en match en simple. (Getty)
Tous derrière Darren
Ce n’est pas tant la victoire européenne que l’histoire personnelle de Darren Clarke qui a retenu l’attention en 2006. Affecté par le décès très récent de son épouse, Heather, le Nord-Irlandais, choix du capitaine, a connu un fort tournoi qui s’est terminé par une victoire en simple aux dépens de Zach Johnson. Clarke a été appuyé à chaque moment par le public, qui a ainsi voulu partager sa peine et le réconforter.
La réaction de l’Allemand, Martin Kaymer, à la suite de son dernier roulé réussi. (Getty)
Miracle à Medinah
En 2012, les Américains n’avaient besoin que de 4,5 points pour remporter la victoire, avant la présentation des matchs en simple le dimanche. S’est alors amorcée la plus importante remontée de l’histoire. Les Européens ont remporté les cinq premiers matchs, puis Westwood et Garcia ont ajouté au total des « Bleus ». C’est finalement Martin Kaymer qui a complété le miracle pour l’Europe, au grand plaisir du capitaine, Jose Maria Olazabal, qui n’a pas manqué de remercier Seve Ballesteros en levant les yeux au ciel.