Blogue Jean-Sébastien Légaré | Un spectacle qui passe par la performance!

Le dernier weekend a été ponctué de succès autant du côté de Vancouver, à la LPGA, qu’à Atlanta, sur le PGA TOUR. Plusieurs millions séparent ces deux réalités du golf professionnel, mais il n’en demeure pas moins que même si vous ajoutez mille et un artifices, si les performances ne sont pas au rendez-vous, le spectacle écopera.
Jean-Sébastien Légaré | Au19e.ca
Rédacteur en chef
Depuis plusieurs saisons sur le circuit de la PGA, on ajuste les éliminatoires de la Coupe FedEx en tentant d’améliorer le produit final. Nombre d’élus, de tournois et formule de jeu sont tous des éléments qui ont été modifiés au fil des ans. En bout de ligne, est-ce que l’on a véritablement réussi à améliorer le produit final?
Les commanditaires demandent la participation et la présence des têtes d’affiche, mais il y a une limite à créer l’étincelle pour embellir la scène.
Il faut, à mon avis, regarder la réalité en face : le spectacle sportif sera toujours dépendant de la performance des acteurs, peu importe la formule employée. Impossible par exemple de sauver l’état d’un match ou d’un combat par un changement de formule quelconque. Scottie Scheffler avait une avance de deux coups à l’aube du tournoi finale et ça n’a rien changé à sa performance. L’athlète n’avait plus d’essence dans le réservoir.
C’est Viktor Hovland qui a remporté la victoire par la marge de cinq coups devant Xander Schauffele, et ce, essentiellement à cause du pointage prédéterminé avant le début du tournoi.
En fait, Hovland et Schauffele ont tous deux terminé avec des pointages cumulatifs de 261. Vous en conviendrez qu’avec une formule de jeu « à la régulière », les derniers trous auraient été bien plus enlevants. Évidemment, plus facile à dire après…
À Shaughnessy…
À l’inverse, du côté féminin, la lutte a été serrée tout au long de la ronde finale lors de l’Omnium féminin Canadien CPKC. Oui, nous aurions aimé avoir une Brooke Henderson dans la course, mais ainsi va la compétition!
Une belle lutte à trois s’est dessinée sur le deuxième neuf, alors que la victoire aurait bien pu aller d’un côté comme de l’autre. La prolongation a ensuite été nécessaire entre Megan Khang et Jin Young Ko. Malheureusement, côté spectacle, Ko n’a pas répondu à l’appel avec un coup de départ erratique sur la gauche au tout premier trou supplémentaire, offrant ainsi la victoire à Khang plus facilement qu’anticipé.
C’est la beauté du sport; on ne sait jamais ce qui peut arriver, mais en bout de ligne, ce ne sont pas les millions de dollars ajoutés qui ont offert un meilleur spectacle.
J’avais mentionné ces propos l’an passé et je les réitère encore une fois : le circuit de la PGA veut s’assurer que ses stars ne soient pas éliminés rapidement. On veut la crème de la crème à Atlanta. Alors la saison régulière a son influence jusqu’au tout dernier tournoi afin que les têtes d’affiche aient pratiquement une place garantie dans le Top 30 final. Tant et aussi longtemps que cette philosophe perdura, on tentera de trouver la formule idéale… qui n’existe pas.
Le PGA TOUR pourrait revenir en arrière et employer la formule de points comme c’était le cas avant 2019 et le spectacle serait meilleur. Plus compliqué à suivre, certes, mais plus authentique d’un point de vue sportif.
La formule que je suggère demeure la même depuis quelques saisons déjà et mon point de vue n’a pas changé : une fois la saison régulière terminée, le système de points n’existerait plus. Le Top 70 participerait au premier tournoi éliminatoire avec aucune coupure. Seuls les 50 premiers au classement au terme des 72 trous de compétition accèderaient à l’étape suivante. S’il y a égalité à la 50e place, il y aurait prolongation. Je suis convaincu que nous aurions là un excellent spectacle!
Ensuite, tous les joueurs de ce Top 50 repartiraient à égalité à la normale lors de la seconde étape. Encore une fois, au terme des quatre jours de compétition, les 30 premiers au cumulatif accèderaient à la finale.
Et devinez quoi, encore une fois ? Les 30 joueurs redémarreraient à égalité au par à Atlanta. Aucun avantage, et ce, même si vous avez remporté le tournoi la semaine avant.
C’est la même chose pour tous les autres sports. Vous avez bien beau balayer votre adversaire 4-0 dans la série précédente, vous n’avez pas d’avantage quelconque lors de la série suivante. C’est ça, de véritables séries éliminatoires!
Cependant, avec une telle formule, le PGA TOUR ne s’assurerait pas de la présence de ses têtes d’affiche en finale… ce qui déplait aux commanditaires.
C’est pourtant ça l’idéologie d’une partie sportive : que le meilleur gagne ! Et non que le plus populaire gagne…
Parlant de bonne formule, la Coupe Ryder approche. Encore un petit mois d’attente! Bien hâte de voir la composition des deux équipes… Et vous ? Bon golf!